Deux ans après la possibilité de vendre aux enchères des brevets, licences, marques et NFTs, voici ce que ce nouveau marché représente comme opportunités.
Cette chronique partenaire est proposée par Corinne Legrand, co-fondateur de TradeYourMark.
Déjà possibles dans le cadre de procédures de liquidation judiciaire, la loi du 28 février 2022 a autorisé les ventes aux enchères volontaires de biens incorporels, tels que les licences, brevets, marques et NFTs.
Un marché qui n’a pas encore décollé
Selon le Conseil des Maisons de Vente, ces ventes se sont élevées à 789.000 euros en 2023.
Cela représente une croissance importante par rapport à 2022 (+179%) mais un marché encore petit, d’autant plus qu’une vente de licence de taxi représente à elle seule plus de 50% du total. Parmi les autres ventes, on trouve principalement des NFTs et des noms de domaine.
Jusqu’à présent, une seule vente de marque a été organisée à notre connaissance. C’était en juin 2022 pour la marque Madame Soleil et elle n’a pas trouvé preneur.
Pourquoi ce démarrage timide ?
Tout d’abord, le marché de vente de marques de seconde main n’en est qu’à ses débuts. Beaucoup de sociétés n’ont pas encore le réflexe de monétiser leurs marques dormantes ou préfèrent les conserver pour des raisons stratégiques.
De même, beaucoup de sociétés cherchant à lancer de nouveaux produits ou services ne pensent pas à rechercher une marque déjà enregistrée malgré les avantages manifestes sur le plan commercial, juridique et financier.
De plus, les vente aux enchères volontaires de marques présentent quelques défis spécifiques.
Enjeux commerciaux
Le premier défi est de nature commerciale. La vente de Madame Soleil portait sur une seule marque et la communication était restée assez limitée.
Pour pouvoir attirer des acheteurs, il semble important d’avoir des lots de marques plus importants, provenant éventuellement de plusieurs vendeurs dans le même secteur d’activité.
La communication doit être faite spécifiquement auprès des acteurs du secteur d’activité concerné susceptibles d’être intéressés par ces marques, plutôt que dans les supports habituels des ventes aux enchères.
Défis juridiques
Le deuxième défi est de nature juridique. Il est obligatoire de communiquer avant la vente sur les objets proposés.
Dans le cas de marques, il faudra au minimum communiquer le nom des marques.
Il permettra d’accéder dans les registres à de nombreuses informations sur les marques, dont le nom du détenteur.
Il n’est donc pas envisageable de faire de vente anonyme comme cela peut exister pour des biens matériels.
De plus, il sera possible de connaitre la date d’enregistrement. Or, si la vente inclut des marques anciennes qui n’ont pas été exploitées depuis 5 ans, cela les expose à des actions en déchéance qui rendraient alors leur vente impossible.
Il est donc important de sélectionner soigneusement les marques proposées.
Valorisation
Le troisième défi est de fixer les prix de mise en vente et éventuellement les prix de réserve. Le prix doit être basé sur une valorisation objective des marques s’appuyant sur des éléments financiers, juridiques et d’image.
Mais il doit aussi rester réaliste par rapport aux attentes du marché, surtout dans un marché émergent.
Pour répondre à ces défis, il est donc judicieux de faire appel à un spécialiste comme TradeYourMark®, qui propose soit de négocier la vente de marques en sommeil de gré à gré, soit de les vendre aux enchères en partenariat avec des maisons de ventes volontaires via sa structure BidYourMark®.