La COP28 a débuté ce matin à Dubaï pour douze jours. L’occasion d’expliquer les origines de ce rendez-vous international, son fonctionnement et son utilité.
Depuis ce jeudi et jusqu’au 12 décembre, Dubaï se transforme une capitale mondiale de lutte contre le changement climatique. Environ 80 000 personnes sont attendues pour la COP28, un record.
Qu’est-ce que cela signifie ?
La COP ou « Conférences des parties » a été instituée lors de l’adoption de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques au sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Depuis la première, qui s’est déroulée à Berlin en 1995, elle a pour objectif de faire évoluer cette convention surtout de négocier de nouveaux engagements.
Par souci d’équité, la COP se tient chaque année dans une ville différente d’une partie du globe. Les représentants des 197 Etats signataires de la Convention ainsi que l’Union européenne se réunissent durant plusieurs semaines sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.
À noter : Il existe des COP pour d’autres conventions ou traités des Nations Unis. Elles portent notamment sur la désertification, la protection des zones humides ou bien encore la biodiversité. |
Comment ça marche ?
28 ans après ses débuts, le système de cette COP est d’ailleurs de plus en plus critiqué. Cette dernière édition est pointée du doigt par les conflits d’intérêts prégnants entre le président – l’émir Émirien Ahmed al-Jaber, membre de la famille régnante et les géants pétroliers. Pourtant, la Convention cadre des Nations unies pour les changements climatiques assure « qu’elle dispose d’un code de conduite ».
Ce code précise que le « président ne doit pas simultanément exercer les droits de représentant d’une Partie [acteur attitré de la COP, NDLR] ». Des règles qui, de l’aveu même de la CCNUCC, « n’ont pas encore été adoptées par les COP, mais lors de chacune d’elles, les gouvernements ont décidé de les appliquer ».
L’une des difficultés réside aussi dans le fonctionnement même de la COP. Les discussions entre dirigeants doivent déboucher sur un texte adopté par consensus et non par vote.
À quoi ça sert ?
Seules, quelques-unes ont apporté des réels changements. La COP3 a donné naissance au protocole de Kyoto, le premier document imposant des obligations de limitation et de réduction juridiquement contraignantes aux pays industrialisés signataires.
À Paris, en 2015, la COP21 est à l’origine de l’Accord de Paris. C’est le premier pacte engageant toute la communauté internationale pour maintenir la hausse de la température moyenne « bien en deçà de 2 °C » par rapport à l’ère préindustrielle et, si possible, de limiter la hausse à 1,5 °C.
Enfin, la COP26 à Glasgow a désigné pour la première fois les « combustibles fossiles » et le « charbon » comme première cause du réchauffement climatique. Cependant, sous la pression de l’Inde et la Chine, le texte final a appelé à une « réduction » au lieu d’une « sortie » du charbon.
Dubaï serait l’occasion de réaliser le premier « bilan mondial » de l’Accord de Paris. Le sort des carburants fossiles sera, une nouvelle fois, au cœur des discussions tout comme le financement de la transition énergétique. Pour autant, elle risque d’aboutir difficilement à un accord sur des objectifs à atteindre d’ici 2030.