Convergence de l’IA et du NoCode, l’impérative transition éthique

L’association du NoCode et de l’IA présente un potentiel énorme pour l’innovation, mais pousse à envisager des solutions éthiques pour encadrer leur utilisation conjointe.

Cette chronique partenaire est proposée par Pierre Launay, président du Syndicat français des professionnels du NoCode (SFPN).

L’évolution technologique des dernières décennies, amplifiée par l’accroissement exponentiel de la puissance de calcul et des masses de données disponibles, a permis à l’intelligence artificielle (IA) de quitter les laboratoires pour investir nos quotidiens.

La question de son intégration éthique et responsable émerge comme une préoccupation centrale.

Parallèlement, une autre révolution technologique a pris son envol : le mouvement NoCode.

Né de la volonté d’ouvrir la création d’applications à ceux qui ne sont pas nécessairement versés dans les arcanes du codage, le NoCode est rapidement devenu un phénomène incontournable.

Cette démocratisation de la création d’applications possède un tranchant double.

D’une part, elle offre des opportunités sans précédent, permettant aux non techniciens de donner vie à leurs idées innovantes. D’autre part, elle pourrait aussi accentuer les dérives potentielles associées à l’intelligence artificielle.

Vers une symbiose responsable

Dans le contexte de l’analyse des sentiments basée sur l’IA, un système NoCode pourrait proposer un aperçu transparent des données utilisées pour former l’algorithme.

Ainsi, les entreprises pourraient être encouragées à diversifier les sources de données pour éviter des analyses biaisées. Une fonction de « feedback » permettrait aux utilisateurs de signaler des interprétations incorrectes, contribuant ainsi à l’amélioration continue de l’outil.

Face à la popularité croissante des applications de reconnaissance faciale, des plateformes NoCode spécialisées pourraient imposer des garde-fous éthiques.

Par exemple, avant de déployer une application, les concepteurs pourraient devoir compléter une évaluation éthique, garantissant que les utilisateurs finaux sont informés et consentants. De plus, une certification éthique pourrait être mise en place, permettant aux applications de recevoir un label de conformité après un audit indépendant.

Pour renforcer ces efforts, l’introduction de normes industrielles éthiques pour les applications développées via NoCode serait bénéfique.

En somme, face à l’émergence rapide du NoCode et de l’IA, la clé réside dans l’adoption proactive de solutions éthiques pour guider cette révolution technologique vers un avenir responsable et respectueux des droits de chacun.

Une plus grande réglementation

Dans les prochaines années, nous pourrions voir émerger des systèmes NoCode intégrant de manière intrinsèque des mécanismes d’audit éthique, avec des tableaux de bord détaillés qui surveillent en temps réel les performances et les biais de l’IA.

Ces plateformes pourraient être dotées de fonctionnalités d’auto-correction, s’adaptant en continu pour minimiser les erreurs et biais.

Le monde académique et industriel pourrait collaborer davantage pour former la prochaine génération de développeurs NoCode, en insistant sur l’éthique de l’IA.

Des cursus dédiés pourraient voir le jour, mêlant technologie, philosophie et sociologie, afin d’aborder les enjeux multidimensionnels de cette coexistence.

Par ailleurs, on peut envisager que les législateurs jouent un rôle de plus en plus actif. Si aujourd’hui la régulation de l’IA en est encore à ses balbutiements, demain, des cadres juridiques précis pourraient encadrer la conception et le déploiement d’applications basées sur le NoCode et l’IA.

Ces réglementations pourraient être soutenues par des organismes internationaux, garantissant une certaine uniformité dans les normes éthiques à travers le monde.

Penser un avenir harmonieux

Enfin, à mesure que cette fusion s’intensifiera, la société civile, plus informée et sensibilisée, pourrait jouer un rôle de gardien, en veillant à ce que les technologies restent au service de l’humanité.

Des forums publics, des débats et des consultations pourraient se multiplier, afin de donner une voix à chacun dans la façon dont nous modelons notre avenir numérique.

Alors que nous nous tenons à la croisée des chemins, face à l’immensité des possibilités que la convergence du NoCode et de l’IA promet, nous devons être acteurs de cette transformation.

Notre objectif ultime ? Forger un avenir où la technologie amplifie les meilleures facettes de notre humanité, tout en restant ancrée dans les valeurs éthiques universelles.

À lire aussi : À quand une loi pour encadrer l’analyse vidéo ?

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