Entre la crise du carburant et la grève des transports publics annoncée pour mardi, il devient de plus en plus difficile pour les salariés de se déplacer. Au point de risquer d’être licencié ?
La grogne sociale tout comme l’inquiétude des salariés s’amplifient. Et pour cause, se rendre au travail pour nombre d’entre eux relève du parcours du combattant.
Prévenir son employeur
En cas de pénurie d’essence, tout comme de grève des transports, le Code du travail ne prévoit aucune disposition spécifique.
Un seul principe prévaut : le salarié se trouvant dans l’impossibilité de venir travailler – hors cas de force majeure – est pleinement responsable de la situation. Il est normalement tenu de venir au travail par tout moyen.
C’est donc à lui, de prévenir son employeur le plus tôt possible des difficultés rencontrées. Le Code du travail préconise de le faire 48 heures avant idéalement afin d’éviter une désorganisation du service. Autant dire que dans le cas actuel de la pénurie de carburant, un tel délai est difficile à tenir.
Ainsi, afin de montrer sa bonne foi, il ne faut pas hésiter à envoyer des photos des stations essences fermées proches de votre domicile ou sur votre trajet domicile-travail par exemple, ou rappeler à son employeur le trajet en transports.
Dans la plupart des situations, cette absence ponctuelle pourrait être autorisée. Seule une absence non autorisée peut donner lieu à des sanctions et à un éventuel licenciement pour faute. Néanmoins, cette journée d’absence autorisée ne vous sera pas payée.
Pour éviter toute retenue sur le salaire, vous pouvez proposer de rattraper vos heures manquées.
Qu’est-ce qu’une situation de force majeure ?Le Code du travail définit une situation de force majeure par trois critères indissociables : l’insurmontabilité, l’imprévisibilité et l’irrésistibilité.La pénurie de carburant et la grève des transports ne peuvent donc pas être considérées comme des cas de force majeure. |
Communiquer et s’organiser
La pénurie de carburant et la grève des transports risquant de durer, deux maîtres mots sont à retenir : l’organisation et la communication avec votre employeur.
Si le télétravail est possible, privilégiez-le en en parlant évidement avant à votre hiérarchie. Sinon, lorsque cela est possible tentez de privilégier d’autres moyens de transports tels que le covoiturage ou le vélo.
La prise de RTT ou de congés dépend de l’autorisation de votre hiérarchie. Elle n’est en aucun obligée de les accepter. Normalement, en bonne intelligence et avec un dialogue constructif, cette solution est totalement envisageable.
L’exception du véhicule professionnel
Si votre travail nécessite l’utilisation d’un véhicule professionnel, la situation diffère totalement.
Vous n’avez pas à justifier de votre impossibilité de travailler et votre rémunération n’est pas suspendue.
Votre employeur n’a pas non plus le droit de vous imposer un jour de RTT ou de congé. S’il vous le propose, il se met en tort, il faut le refuser.
Il est de la responsabilité de l’employeur de fournir du travail au salarié et surtout de lui en fournir les moyens. En plus de frais de carburants, il peut notamment prendre en charge d’éventuels frais d’hébergement.
Et si définitivement vous ne pouvez pas aller travailler pendant un temps – c’est-à-dire plus qu’une journée –, il existe le dispositif d’activité partielle.